Comment alléger sa charge mentale ?

Publié le 24 septembre 2024 à 15:54

Nous allons voir ici ce qu’est la charge mentale, comment elle s’exprime au quotidien, à quel moment nous surchargeons notre cerveau, comment cette surcharge mentale entraîne stress et fatigue mentale et bien sûr, comment l’alléger pour se sentir moins stressé sans pour autant ne plus réaliser les tâches attendues et obligations du quotidien.


1.   Qu’est-ce que la charge mentale ?

 

La charge mentale, ce sont ces mille trucs auxquels vous devez penser au cours de vos journées à rallonge : rappeler la crèche pour inscrire votre enfant à la cantine la semaine prochaine, envoyer un pdf en urgence à un collègue avant ce soir, passer prendre de l’essence et de préférence dans la station la moins chère du coin, etc. Ce sont toutes ces choses que vous gardez absolument dans votre esprit pour ne rien oublier mais que vous ne déposez pas sur une to-do list.

 

Cela occupe une très grande place dans un espace de votre cerveau qui est pourtant restreint : la mémoire de travail. La charge mentale est en effet intrinsèquement liée à la mémoire de travail qui a deux missions principales : maintenir temporairement les infos en mémoire le temps qu’on les utilise et traiter les informations qui surviennent. Cette mémoire de travail est une mémoire à court terme : elle est limitée dans le temps et limitée dans le nombre d’informations qu’elle peut conserver.

 

2.   A quel moment surchargeons-nous notre cerveau ?

 

Les chercheurs pensent qu’on ne peut manipuler que 4 informations seulement en même temps dans notre cerveau. De ce fait, si on a plus de 4 informations dans notre tête, on arrive à saturation et on va donc se sentir débordé. Bien sûr, ce chiffre évolue d’une personne à l’autre, c’est une moyenne. On peut gagner un peu en mémoire de travail en s’entraînant mais dans une certaine limite (on ne pourra pas monter ce chiffre à 20 informations simultanées). Quand on dépasse cette limite, on tombe alors dans la surcharge mentale.

 

La surcharge mentale survient également lorsqu’on cherche à être multitâches. En effet, notre cerveau n’est pas capable de se concentrer sur plusieurs choses en même temps (multitasking), contrairement à ce qu’on pense. On ne peut pas volontairement faire plusieurs choses en même temps selon les neurosciences car le processus attentionnel ne peut pas se diviser, SAUF si on fait simultanément une tâche cognitive et une tâche automatique qui ne nécessite pas de concentration, par exemple marcher et parler.

 

3.   Comment cette surcharge mentale s’exprime-t-elle au quotidien ?

Voici quelques signes qui peuvent indiquer que vous êtes en surcharge mentale :

 

  • Quand on est en surcharge mentale, on jongle entre plein d’informations, on veut être partout, tout retenir, tout faire en même temps.
  • Quand on a poussé au-delà de nos limites, on constate une diminution de nos performances cognitives : on oublie des informations importantes, on se sent dépassé, submergé par les événements, on a l’impression de perdre le contrôle. On ressent alors une émotion désagréable qui est souvent associée à du stress.
  • On a la sensation de ne pas être à la hauteur de nos attentes et exigences.

 

4.   Comment une surcharge mentale entraîne-t-elle du stress et de la fatigue mentale ?

Le stress est une adaptation physiologique à un événement externe ou interne qui déstabilise l’équilibre de l’organisme. Par exemple : je sors dehors, il fait 5° alors que chez moi il en faisait 22, mon corps doit rapidement s’adapter à ce froid en produisant de l’énergie pour se réchauffer ; il s’agit d’une réponse neutre et brève à un stress physiologique. 2ND exemple : on marche en montagne, on passe près d’une falaise alors qu’on a peur du vide, le corps ressent un stress interne en lien avec une émotion (peur) donc notre corps doit s’adapter pour nous permettre de continuer de marcher ; il s’agit d’une réponse désagréable à un stress métabolique. Le stress métabolique est provoqué lorsqu’il y a un décalage entre ce qu’on me demande (attentes) et ce que je suis capable de faire. C’est souvent le type de stress ressenti par les personnes au travail (sentiment d’être débordé).


Vous l’aurez compris, le stress est une réaction de notre organisme pour nous protéger face aux dangers et nous permettre de retrouver un équilibre physiologique (homéostasie). Cependant, cette réponse adaptative est censée être brève : elle n’est pas faite pour durer. Quand ça dure trop longtemps (stress chronique), le corps n’est plus capable de s’adapter car il finit par s’épuiser. L’hormone du stress (cortisol) est en effet sécrétée perpétuellement dans notre organisme, ce qui entraîne une suractivation de phénomènes physiologiques (augmentation de la pression artérielle, maintien du niveau d’éveil, etc.) qui conduit à l’épuisement de notre organisme.

Une charge mentale trop élevée sur une longue période peut donc mener à un épuisement global du corps. Aussi, surutiliser la mémoire de travail pour tout mémoriser (plus de 4 informations) peut mener à une fatigue mentale. En effet, comme on n’arrive pas à tout mémoriser ou à tout faire, on perd confiance en nous, donc on se met la pression et on essaye encore et encore de tout gérer pour ne pas nous décevoir nous-mêmes, donc on se sent stressé (a cause de cette pression). Peuvent alors émerger tout un panel d’émotions désagréables (colère, frustration, tristesse, etc.). Or, les émotions non plus ne sont pas censées durer : elles sont brèves. Ainsi, la persistance de ces émotions désagréables dans le temps va obliger l’organisme à déployer des efforts pour retrouver son équilibre et sa stabilité (selon le même fonctionnement que le stress expliqué plus haut). Cela risque alors de fragiliser notre état psychologique et à terme de nous épuiser mentalement. 

 

5.   Comment alléger la charge mentale pour réduire le stress sans déroger aux obligations et tâches quotidiennes ?

Pour résumer, alléger sa charge mentale nécessite de ne pas chercher à garder plus de 4 informations en même temps dans notre tête et d’accomplir une seule tâche à la fois. Mais comment faire concrètement lorsqu’on a beaucoup de choses à faire et à penser ? Voici quelques conseils concrets.

 

  • S’organiser efficacement: essayer de se décharger de tout ce qu’on a dans notre tête en déposant ces idées sur une feuille (faire une to-do list) afin de focaliser notre attention sur le présent (ce qu’on fait) et non sur ce qu’on a à faire. Il sera alors plus facile de hiérarchiser les idées et les tâches et d’accomplir les tâches les unes après les autres. Le fait d’écrire ses idées permet également de réduire la peur d’oublier et ainsi le stress. Pour organiser la to-do list, on peut utiliser les matrices d’Eisenhower qui permettent de hiérarchiser les priorités ou tâches et d’établir un plan d’action :

https://www.manager-go.com/assets/Uploads/Eisenhower-min.png

 

  • Réévaluer la situation pour réduire l’anxiété: porter un œil neuf sur la situation pour modifier la perception qu’on en a. Par exemple, si on n’a pas le temps de faire l’une des tâches de notre liste dans la journée, il s’agit de se questionner sur les conséquences que cela aura sur notre journée ou notre travail et dans quelle mesure c’est possible de repousser au lendemain.

 

  • Programmer et réaliser une seule tâche à la fois: contrairement à ce qu’on pense, on n’est pas capable d’être mutlitâches car le cerveau n’est pas capable de focaliser pleinement son attention sur deux choses en même temps.  Lorsqu’on cherche à l’être, on est forcément moins efficace cognitivement (les neurosciences l’ont démontré).

 

  • Prendre un temps pour respirer: lorsqu’on se sent submergé par tout ce qu’on a à faire, on a tendance à se mettre la pression et à se dépêcher pour finir, au détriment de la qualité. Il est alors important de faire des pauses pour prendre du recul afin de mieux évaluer la situation. Le meilleur moyen pour cela est de respirer quelques instants.

 

  • Revoir ses habitudes: si nos journées se suivent et se ressemblent, il est fort probable qu’on ait intégré la surcharge mentale comme une habitude ou la norme. L’idée est donc de revoir ses habitudes pour faire émerger certains points à améliorer, à modifier ou à supprimer et de revoir notre organisation quotidienne (changer d’espace de travail, prendre l’air régulièrement, programmer des pauses, répartir le temps différemment dans notre journée, supprimer certaines obligations si on peut, etc.).

 

Prenez soin de vous, et si c’est difficile pour vous de le faire, faites-vous aider par un professionnel 😊

 

Bibliographie

 

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